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Pourquoi le vin rouge donne-t-il mal à la tête ? La science a la réponse !

Plaisant pour les amateurs, le vin rouge peut cependant causer des maux de tête. Grâce aux récentes recherches de l’Université de Californie, la molécule naturelle à l’origine de ce désagrément aurait été trouvée.

Sihem Boultif Journaliste santé en collaboration avec Docteur Christophe de Jaeger (Médecin Physiologiste et chercheur)

a bottle of red wine beside a goblet on a wooden surface
Photo by Brett Jordan on Pexels.com

EN BREF

  • Des chercheurs de l’Université de Californie, dirigés par le Dr Morris Levin, ont étudié l’impact de la quercétine dans le vin rouge sur les maux de tête.
  • La quercétine, présente dans le vin rouge, bloque une enzyme essentielle, entraînant une accumulation d’acétaldéhyde qui provoque des maux de tête chez certains consommateurs.
  • Découvrez comment cette découverte pourrait influencer le choix des vins et la production viticole pour minimiser ces effets indésirables.

Sommaire

  • La quercétine : une molécule clé dans le processus
  • Tous les vins ne se valent pas
  • Une avancée qui divise les experts

Un verre de vin rouge, un mal de tête qui s’installe ? Ce n’est pas qu’une question de quantité ! Des chercheurs de l’Université de Californie ont percé le mystère : une molécule naturelle présente dans le vin rouge, la quercétine, serait responsable de ces désagréments. L’enquête scientifique, menée sur une douzaine de composés, offre un nouvel éclairage sur ce phénomène bien connu des amateurs de vin.

La quercétine : une molécule clé dans le processus

Présente dans la peau et les pépins des raisins, la quercétine est un antioxydant naturel largement retrouvé dans le vin rouge. Une fois ingérée, cette molécule est transformée en différentes substances dans l’organisme, dont le glucuronide de quercétine. Ce dernier bloque une enzyme essentielle à la conversion de l’acétaldéhyde, un sous-produit de l’alcool, en acétate. Résultat ? L’acétaldéhyde s’accumule dans le sang, provoquant des maux de tête, nausées et sueurs chez certains buveurs.

« Nous pensons être enfin sur la bonne voie pour expliquer ce mystère vieux de mille ans« , souligne le Dr Morris Levin, directeur du Headache Center de l’Université de Californie, dans une interview à The Guardian.

Tous les vins ne se valent pas

Les chercheurs ont également découvert que la quantité de quercétine varie selon les types de vins rouges. Les vins issus de raisins exposés à un fort ensoleillement en contiennent jusqu’à cinq fois plus que d’autres. Toutefois, cette réaction ne concerne pas tous les consommateurs de vin rouge. « L’étape suivante consiste à effectuer des tests sur les personnes sujettes à ces maux de tête« , précise le Dr Levin. Cette avancée pourrait aider les amateurs de vin à choisir des bouteilles moins susceptibles de provoquer ces effets secondaires, tout en offrant aux vignerons la possibilité d’ajuster la teneur en quercétine dans leurs productions.

Une avancée qui divise les experts

Pour le Docteur Christophe de Jaeger, médecin physiologiste, ces conclusions sont prometteuses, mais soulèvent une question : « Faut-il bloquer cette réaction enzymatique pour permettre une plus grande tolérance à l’alcool et au vin rouge en particulier ? » Si cette solution pourrait bénéficier à certaines personnes, le spécialiste rappelle que l’alcool reste un toxique et qu’un tel mécanisme naturel, limitant la consommation, est bénéfique.

« L’être humain est bien fait : ce mécanisme est un garde-fou naturel contre une consommation excessive, ce qui est crucial pour préserver la santé à long terme« , conclut le Docteur de Jaeger.

Sources

Article à retrouver sur Doctissimo

Le Docteur Christophe de Jaeger est médecin et son travail est centré sur la physiologie de la sénescence depuis plus de 30 ans.

Il a développé en particulier la notion d’âge physiologique (différent de l’âge chronologique et

de l’âge ressenti) et sa prise en charge afin d’optimiser le capital santé de chacun et de lui conserver le plus longtemps possible ses capacités physiologiques. En d’autres termes, rester en bonne santé le plus longtemps possible.

De formation initiale gérontologue, il a rapidement complété son cursus à la faculté des sciences en biologie de la sénescence. Il enseigne à la faculté de médecine de Paris et de Lille et également à la faculté des sciences dans le Master de biologie du vieillissement. Il a écrit ou coécrit de nombreux livres dont une dizaine grand public, ainsi que de nombreux articles scientifiques.

Son dernier ouvrage grand public  »Médecine de la Longévité : Une révolution ! » est publié en octobre 2023 chez Guy Trédaniel éditeur.