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Effet de l’exercice physique sur la longévité

Il existe une différence fondamentale entre activités physique et sportive.

Par le Docteur Christophe de Jaeger.

L’activité physique correspond à notre activité quotidienne (marcher, monter/descendre un escalier, jardiner…), mais celle-ci ne peut pas remplacer un activité sportive, dont l’objectif est d’augmenter la masse musculaire.

Exercice physique de renforcement musculaire bon pour la longévité
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Une activité sportive est indispensable pour le maintien d’une bonne santé et donc favorable à la longévité. La bonne activité sportive, au bon rythme, de la bonne durée et de la bonne intensité, favorise le maintien d’une bonne santé. Il améliore l’état cardio-vasculaire et diminue la probabilité de survenue de maladies cardio-vasculaires et des accidents vasculaires cérébraux. L’exercice sportif améliore aussi le métabolisme des hydrates de carbone, retarde les anomalies des fibres musculaires liées au vieillissement et améliore le fonctionnement cérébral.

L’activité sportive augmente les concentrations de HDL-cholestérol et diminue celle de LDL-cholestérol. Cela est particulièrement vrai chez les marathoniens, les skieurs et les coureurs.

Cet exercice doit être réparti, au mieux, en trois fois vingt minutes par semaine. Son intensité doit permettre d’atteindre 75M de la fréquence cardiaque maximum théorique. Celle-ci est calculée en soustrayant l’âge à 220. Par exemple, si vous avez 50 ans, votre fréquence cardiaque théorique maximum est de 220 moins 50, soit 170 battements cardiaques par minute. Soixante-quinze pour cent de 170 représente 128 battements cardiaques par minute. Donc, dans ce cas précis, ayant 50 ans, vous devrez atteindre une fréquence cardiaque théorique maximum de 128 battements par minute, au cours de vos exercices, pendant 20 minutes, trois fois par semaine. Pour obtenir une plus grande précision et tenir compte de l’état clinique réel de la personne, il faut réaliser une épreuve d’effort cardio-respiratoire avec mesure de la consommation d’oxygène et de la production de gaz carbonique. On observe parfois des différences de l’ordre de 20% entre les résultats de la formule mathématique et la réalité mesurée chez la personne testée par épreuve cardio-respiratoire.

En plus d’augmenter la sensibilité des tissus à l’insuline et d’améliorer le métabolisme glucidique, l’exercice physique régulier permet d’éviter ou de diminuer les effets du vieillissement sur le temps de réaction. Ce temps est celui qui est nécessaire pour répondre à une situation donnée. Des personnes de 65 ans qui bénéficient d’un entraînement physique réguliers ont des temps de réaction égaux ou même parfois meilleurs, que des personnes de 20 ans sans entraînement physique. De la même manière, elles développent une meilleure aptitude à résoudre des problèmes (intelligence fluide), par opposition aux tests n’évaluant que la mémoire pure.

Cela reste vrai, quel que soit l’âge, et il n’est jamais trop tard pour bénéficier des effets positifs de la mise en place d’une activité physique régulière. En revanche, un bilan médical très approfondi doit être réalisé afin de dépister toute contre-indication ou toute maladie (en particulier cardio-vasculaire) qui pourrait être décompensée par une activité physique non surveillée médicalement.

Il est utile de briser le mythe comme quoi une activité physique est une panacée et qu’elle vous dispense d’une restriction calorique. Les expériences animales ont clairement montré que, si l’activité physique améliorait l’état de santé, elle ne contribuait pas à l’allongement de l’espérance de vie. L’exercice augmente le métabolisme général de l’organisme, brûle plus de calories, et augmente la production des radicaux libres dans l’organisme, dont on connaît maintenant le rôle délétère sur l’espérance de vie. Une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association portant sur 13 344 hommes et femmes, sur une période de huit ans, a montré que seuls les individus ayant une activité physique moyenne bénéficiaient d’une réduction de la mortalité. Ceux qui avaient une activité physique importante ou très importante n’avaient pas une baisse de la mortalité correspondante. L’idéal serait de courir une vingtaine de kilomètres par semaine. Mais si cela vous parait trop, essayez de maintenir un rythme de 20 minutes trois fois par semaine (toujours à 75% de votre fréquence cardiaque maximale).

On n’insistera jamais assez sur la nécessité absolue d’une surveillance médicale adaptée avant la reprise de toute activité sportive. Celle-ci est bien évidemment destinée à rechercher les contre-indications de la pratique de tel ou tel sport, mais aussi le moment privilégié pour conseiller un sport particulier, en fonction de l’état de santé de la personne, et de fixer des objectifs sérieux et d’en contrôler la réalisation.